17 November 2020 | State House.
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Vice-Président de l’Assemblée Nationale
Monsieur le Chef de l’Opposition,
Monsieur le Leader des Affaires du Gouvernement,
Honorables Députés,
Monsieur le Président de la Cour d’Appel et les membres du service judiciaire,
Monsieur le Vice-Président et tous les Ministres,
Sœurs et Frères Seychellois,
C’est un réel plaisir pour moi de me retrouver de nouveau à l’Assemblée Nationale pour m’adresser à vous. C’est, bien entendu, un lieu chargé de mémoire pour moi, et je reste à cet égard toujours reconnaissant au peuple seychellois pour l’opportunité qu’il m’avait offerte de le servir comme député élu directement ou à la proportionnelle. C’est grâce à l’Assemblée Nationale que j’ai eu cette audience internationale qui m’a permis de graver le nom des Seychelles dans les enceintes parlementaires comme le CPA, PAP, SADC, PF, ou encore comme Observateur du Commonwealth aux élections. J’ai un profond respect pour cette institution et votre rôle dans le débat politique que vous menez dans le sillage du travail du gouvernement à travers vos questions, motions et législations, est tout aussi très important pour notre peuple et notre pays. J’ai dirigé la majorité parlementaire de l’Opposition dans la 6ème Assemblée. La seule expérience que je n’ai pas eu la chance de vivre, c’est diriger une si grande majorité assis de l’autre côté de l’hémicycle. Je souhaite donc à tous une bonne chance dans cette noble tâche.
Cela fait exactement 24 jours aujourd’hui que j’ai prêté serment comme plus grand serviteur du peuple seychellois. C’est une expérience qui nous réserve tous les jours beaucoup de surprises, des interrogations et des chocs, d’une part, et d’autre part beaucoup de joie aussi, notamment lorsque le Gouvernement arrive à cerner et à résoudre certaines difficultés auxquelles le peuple est confronté.
Je dois avouer que la plus grande joie que je ressens en ce moment c’est lorsque je vois le nouvel enthousiasme, le sourire et la détermination qui illuminent le visage de notre peuple. C’est ça qui nous permettra d’aller de l’avant et nous investir totalement pour notre pays, cette jolie petite Seychelles.
Il est évident, aujourd’hui, que le Seychellois ne se limite plus à dire seulement que les Seychelles sont plus grandes que nous tous, mais nous nous donnons aussi la main pour faire valoir notre détermination à travailler dur pour faire de notre pays cette ‘’maman’’ que tout le monde aime et pour laquelle on se dépense en efforts pour la hisser plus haut, afin que tous ses enfants vivent dans la fierté d’un pays où règne la justice et dont tous les enfants jouiront de ses richesses.
Oui, Linda, ma famille et moi, nous nous adaptons progressivement à la nouvelle responsabilité qui est la nôtre. Je voudrais profiter de l’occasion pour vous remercier de l’accueil que vous avez réservé à Linda qui semble (humour) gagner en popularité, plus que moi. Ma famille est entièrement à votre service, prête à apporter, de bon cœur, son appui dans la mesure de ses possibilités. Linda est en train d’examiner les demandes qu’elle continue de recevoir, et bientôt vous aurez plus d’informations sur le rôle spécifique qu’elle aura à jouer sur le plan nation.
Pendant ces premiers 24 jours beaucoup de décisions ont été prises et je dois dire au peuple seychellois que tous les Ministres ont fini de prendre fonctions et sont à pied d’œuvre.
Chers Seychellois, il y a beaucoup à faire, et comme le Créole a coutume de dire, « Il y a du Travail ! » Je remercie chacun de vous d’avoir accepté d’assumer différentes responsabilités. Vous avez accepté de tout abandonner au profit de votre pays. Je vous en remercie et vous souhaite du courage.
Le Vice-Président Afif et moi, n’avons aucun portefeuille ministériel. Nous consacrons beaucoup de notre temps à travailler ensemble, analysant et prenant les décisions qui permettront à notre pays d’aller de l’avant. Cela nous rend aussi disponible pour les ministres qui peuvent nous saisir en cas de besoin. Nous rencontrons aussi, ensemble, les Comités de haut niveau pour discuter soit de questions économiques, de santé ou des sujets intéressant la fonction publique. C’est un travail intense, mais nous sommes satisfaits de la bonne collaboration des uns et des autres, ce qui nous permet de mettre tous nos efforts et toutes nos connaissances à la disposition du peuple seychellois. Merci VP pour votre soutien inconditionnel !
C’est le lieu pour moi de remercier tous ceux qui, au sein des Comités, nous ont aidés à mieux saisir certains points techniques afin de prendre les décisions requises pour le bien-être de notre peuple. Les institutions comme SPDF, la Banque Centrale, le Ministère des Finances et toutes les autres ont eu l’esprit large à notre égard. Cela en lui-même permet au Gouvernement de faire les bonnes analyses pour se frayer un chemin.
Nous avons dès le départ gardé notre principe de maintenir tout le monde dans son emploi, en insistant seulement sur le fait que tout travailleur du gouvernement se défasse de la politique avant de se rendre sur son lieu de travail. Tous les lieux de travail du Secteur Public doivent être affranchis de toute politique, et le travailleur ne doit être animé que de la seule préoccupation de donner le meilleur de lui-même aux Seychellois, ce dans les meilleurs délais. Nous sommes à la recherche de l’efficacité du service auquel tout le monde doit s’attendre. En même temps que nous sommes en train d’étudier tout ce qui arrive, je dois dire que je suis, d’une façon générale, satisfait de la nouvelle façon de penser affichée par notre peuple. Je dois cependant ajouter qu’il y a aussi certaines mauvaises mentalités qui continuent à se manifester. Je voudrais, à cet égard, lancer un appel afin que ce nouvel esprit de respect et d’honnêteté règne dans tous les lieux de travail. Je continue donc à encourager tous les travailleurs à donner le meilleur d’eux-mêmes, afin que, par leurs contributions le pays continue à aller de l’avant, et pour que l’épanouissement de notre peuple soit au cœur de nos priorités.
J’en profite pour ajouter que notre fonction publique doit devenir ce lieu où chaque travailleur considère son travail comme sa propre entreprise. Si chacun se laisse animer par un tel esprit, nous récolterons de bons résultats, nos performances s’amélioreront au lieu de tomber dans une situation où on dit en anglais que le travailleur est tout juste en train de « tick the box » (cochez la case). C’est à cette fin, que le travailleur du Service Public doit être habité d’un esprit d’entreprenariat. Il faut, tous les jours, que chaque travailleur sente qu’il est en train de progresser et de s’épanouir. Je répète donc que chaque travailleur doit apporter sa contribution à ses concitoyens et non pas gaspiller le temps et les ressources du peuple. Dans ces moments difficiles que nous traversons en ce moment, arrêtons d’avoir le regard toujours fixé sur l’heure et faisons en sorte de nous investir totalement. Encore une fois, j’invite à faire du travail dur, le changement d’attitude et le plus grand sens patriotique une nouvelle philosophie, pour que lorsque les choses s’amélioreront, que personne et rien ne puissent se poser en obstacle devant les Seychelles.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Il est très important que nous devenions tous de bons citoyens du pays. Hier, chacun se démenait pour son parti politique. C’était bien et, en plus, c’était notre droit. Mais aujourd’hui, il faudrait que chacun réalise que nous sommes tous des Seychellois. Et c’est cet esprit qui doit nous pousser à devenir de bons citoyens.
Le bon citoyen est patriote; il a du respect pour tout le monde ; il travaille dur ; il contribue à élever le niveau de moralité dans son pays; il se préoccupe de tout le monde et de son pays ; il cherche à construire sa communauté et ne songe pas qu’à lui seul. Un bon citoyen prend soin de l’environnement de son pays et s’abstient de le salir ou de le détruire. Un bon citoyen n’importe pas la drogue et n’en vend pas pour détruire la jeunesse seychelloise. Un bon citoyen s’efforce constamment de trouver les voies et moyens d’aider son voisin à s’épanouir autant que possible; il apporte appui à ceux qui sont plus faibles que lui. En somme, un bon citoyen ne cherche pas à savoir ce que son pays peut faire pour lui, mais plutôt ce qu’il peut faire afin que son pays progresse davantage.
Oui, Monsieur le Président de l’Assemblée, ce Gouvernement s’active à trouver comment faire en sorte que les Seychelles produisent ces bons citoyens afin que notre façon de penser change pour qu’ainsi notre peuple vive dans la vérité, la transparence, l’amour et la solidarité. Notre souhait, c’est de vivre une vraie réconciliation, d’expurger de tous les cœurs fatigués l’amertume et la haine, de faire valoir systématiquement la justice, l’égalité, le respect des droits d’autrui et montrer que tous les enfants de la communauté sont aussi les nôtres. Je crois sincèrement que nous pouvons créer cette Seychelles-là, et suis convaincu que le moment est venu pour que chacun de nous s’engage dans cette direction. J’ai promis que c’est par l’exemple que je vais diriger ce pays comme un bon citoyen et, au fur et à mesure que j’écouterai et suis amené à prendre des décisions, je mettrai tout en œuvre pour que les Seychelles deviennent réellement pour tous ses enfants.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Frères et Sœurs Seychellois,
Avant d’aller loin, il est important que je m’adresse à vous afin que nous puissions vivre comme de bons citoyens qui protègent leur pays de la crise sanitaire à laquelle nous faisons face aujourd’hui. Je ne suis pas venu pour vous faire peur, néanmoins je dois être franc et honnête avec vous, notamment sur ce qui concerne la Covid-19, afin qu’ensemble, nous voyons ce qu’il y a lieu de faire.
La Covid-19 ne cesse de s’aggraver et de se répandre rapidement et le monde entier est malmené. Aux Seychelles, le secteur de la santé ainsi que les autres secteurs en subissent les conséquences. Selon les prévisions, cette situation pourrait perdurer encore pour quelques mois. Mais notre pays doit survivre, car notre bien-être économique et social en dépend. Aussi, chacun de nous doit-il apporter sa contribution dans cette lutte. Le Ministère de la Santé estime que notre hygiène de vie actuelle n’est pas sans reproche, et cela fait de nous non seulement un réel danger pour nous-mêmes, mais aussi pour notre famille, nos collègues de travail et notre communauté.
Dans le sillage de la relance de notre économie et au fur à mesure que nous accueillerons encore plus de visiteurs, il est extrêmement important, que chacun de nous - tous les citoyens sans exception - observe scrupuleusement les mesures de prévention ce, individuellement et collectivement. Nous devons le faire pour nous mettre à l’abri du cauchemar de la transmission communautaire. Jusque-là Dieu a protégé et béni notre pays et c’est le lieu pour moi de remercier vivement l’équipe du Ministère de la Santé dirigée par Dr. Gedeon et Dr. Louange pour le travail extraordinaire qu’elle ne cesse d’abattre. Je les ai déjà rencontrés à plusieurs reprises, et ils savent qu’ils peuvent compter sur mon soutien. Je vous invite donc à suivre leurs conseils.
Dans ce contexte, ils m’ont invité à répéter les mesures de santé publique que nous devons tous continuer à observer régulièrement afin de rompre toute éventuelle chaine de transmission de la Covid-19. Ce n’est guère le temps de songer seulement à l’amusement, mais celui de prendre au sérieux la vie et l’avenir de notre pays.
Je souhaiterais à cet égard m’adresser à tous les établissements commerciaux, en faisant appel à leur devoir civique et moral car il est dans leur intérêt aussi de contribuer activement à rompre la chaine de transmission de la Covid-19. Je les supplie d’observer toutes les règles et mesures édictées afin d’assurer la protection de leurs clients, de leurs travailleurs et de leurs entreprises. Sous ce rapport, je voudrais annoncer que tous les établissements qui se complairaient à ignorer continuellement ces mesures, s’exposeraient à des sanctions sévères, inclus la suspension de leur licence. Je ne souhaiterais pas que l’on en vienne jusque-là mais il y a malheureusement trop de gens qui ne prennent pas les choses à leur juste mesure. Mon appel est très simple : Suivons et appliquons les mesures édictées!
En dépit de ces mauvaises nouvelles, il me plait de vous annoncer que mon Gouvernement a énormément travaillé pendant ces 24 jours. Hier soir, j’ai eu la grande joie d’apprendre qu’un nouveau vaccin avec un taux d’efficacité de 95% a été mis au point par la compagnie Moderna et que ce vaccin reste stable à une température[AS1] standard (celle du réfrigérateur) ce qui fait une différence fondamentale avec le vaccin de Pfizer qui se conserve, lui, à une température très élevée. Un investisseur qui a voulu garder l’anonymat, du moins pour le moment, a promis d’offrir 100 000 doses de ce vaccin aux Seychelles dès sa mise sur le marché au début de l’année 2021. Au nom du peuple seychellois, je voudrais le remercier vivement ici pour ce soutien important qui vient galvaniser notre courage.
Avec un peuple vacciné contre la Covid-19, notre économie reprendra rapidement sa croissance et en bons citoyens notre vie quotidienne retrouvera sa normalité. Dans cette attente, il est impératif de suivre les conseils du Ministère de la Santé.
La seconde bonne nouvelle que j’aimerais annoncer intéresse les habitants du district de Baie Lazare. Le Gouvernement vient en effet de recevoir une promesse ferme de don pour la construction de leur Centre de santé. Avec l’Honorable François Adelaïde, je suis en train de suivre de près l’évolution de ce projet et tout est mis au point pour un démarrage et une construction rapides de cette facilité importante pour les habitants du district. L’attente a été très longue et il est temps qu’ils reçoivent leur structure médicale.
L’autre cadeau très important que le Gouvernement a reçu pendant ces 24 jours, c’est un don pour la construction du nouvel Hôpital de La Digue. C’est un hôpital qui sera moderne et sera équipé, en plus des facilités existantes, d’un centre d’isolation, d’un centre de dialyse et de Rayon X, de chambres privées, de salles communes pour hommes et pour femmes, d’une pédiatrie et une maternité pouvant accueillir chacune 6 patients et un hospice, à l’image de ce qui existe à Mahé et Praslin. Sur le même site, il est prévu des logements modernes pour les infirmiers (es) et docteurs. Cet hôpital comme on peut le comprendre aisément, ne peut pas être construit sur le site qu’occupe actuellement l’Hôpital Logan. Je profite de cette occasion pour remercier le Gouvernement des Emirats Arabes Unis pour ce précieux cadeau offert à La Digue.
Les experts du Ministère de la Santé sont d’avis que le site actuel n’est pas approprié en raison de l’érosion qui est en train de ronger la côte. Au regard de la dimension de ce nouvel hôpital et de toutes les facilités qui y seront installées, le terrain actuel de La Passe est manifestement petit. Son concept général a été présenté lors d’une réunion de l’Association des Entrepreneurs de La Digue, ensuite dans une réunion publique où il a été bien accueilli. Le nouveau site - près de l’héliport - est une propriété de l’état qui mesure environ 3 arpents; il se trouve à côté de l’Union Estate. Un habitant de La Digue, M. Jeffrey Durup, a aussi généreusement mis à disposition une partie de sa propriété, au cas où le site s’avèrerait petit. Je le remercie ici vivement. C’est dire qu’il n’y a aucune raison valable pour que ce nouvel hôpital moderne dont le plan architectural n’est même pas encore achevé, ne soit pas construit sur ce nouveau site. Je profite de l’occasion pour annoncer mon intention de prendre attache avec la famille Berlouis qui avait donné, en son temps, le site de l’hôpital actuellement en service, pour savoir ce qu’elle compte en faire. Parce qu’avec son accord, le Gouvernement souhaiterait y construire les futurs bureaux du Service d’immigration, de l’Autorité des Licences des Seychelles, de la Commission des Revenus des Seychelles, de l’Etat civil ainsi d’autres services sur l’autre côté du chemin qui sépare de l’hôpital. Cela permettra ainsi de décongestionner l’Administration de district où se trouve actuellement certains de ces services.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Dans cette même lancée, il est important de rappeler que ce nouveau Gouvernement a déjà annoncé que chaque Député élu aura un bureau dans les locaux de l’Administration de district. Les arrangements nécessaires sont en cours et certains sont déjà partis voir leur bureau. On se souvient que l’ancien gouvernement avait fait part de son intention de construire un bureau pour chaque Député, mais cela n’a jamais été concrétisé. J’étais de ceux qui, dans le passé, avaient mené une lutte acharnée pour qu’il y ait delinking, aussi certains pourraient se demander si nous ne sommes pas en train de tourner le dos à ce risque d’influence politique. Je ris quand j’entends de tels arguments. Parce que comme la pétition concernant l’hôpital de La Digue qui a été signée avant même que les détails du projet soient connus, je souhaiterais seulement que l’on garde un peu patience pour voir de quoi ça retourne réellement.
Je m’explique, Monsieur le Président de l’Assemblée. En effet, ce bureau n’aura rien de politique dans la mesure où il n’y aura pas de drapeau politique ni symboles. Il sera un lieu où le Député élu pourra rencontrer tous les habitants de sa circonscription électorale car il est de son devoir de les rencontrer tous, indépendamment de leur appartenance politique. Ça ne sera pas non plus un bureau de la Branche du parti, comme on avait coutume de l’appeler, il y a longtemps. Bien plus, le Gouvernement a déjà adopté une nouvelle façon de choisir les Administrateurs de district. Nous avons décidé que la fonction d’Administrateur de district (AD) ne sera plus politique comme c’est toujours le cas aujourd’hui où on a pu voir un AD devenir candidat, voire Député. Désormais le poste sera ouvert et, comme on pourra le lire dans le journal, tous ceux qui en ont les aptitudes pourront y postuler. Ils passeront par un processus d’entretien d’emploi à l’issue duquel le meilleur sera retenu. Le candidat retenu sera un fonctionnaire astreint à la législation en vigueur et s’il se hasarde à faire de la politique dans son bureau, il en subira les conséquences.
J’invite donc l’AD et le Député à travailler bien dans leur district afin que les habitants n’éprouvent plus le besoin de demander audience à State House pour avoir les explications les plus simples qu’ils auraient dû obtenir au niveau de leur district. Monsieur le Président de l’Assemblée, ceci représente une autre victoire de la lutte acharnée que mes collègues et moi avons menée pour apporter le changement aux Seychelles.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Avant de clore ce chapitre sur le Gouvernement local, il me revient d’annoncer qu’après avoir consulté le Ministère des Finances, le Gouvernement a décidé d’annuler les élections des Conseils de district qui étaient prévues en janvier 2021. Les raisons de ce report sont financières car au regard de la situation économique actuelle, le pays ne peut pas se permettre de dépenser 20 millions de roupies pour les organiser. En plus, en tenant compte du fait qu’il faut, au titre des dépenses du Conseil Régional, 3,12 millions pour payer les présidents de Conseil, et une autre somme de 15, 288 millions, ce qui donne un total de 18, 408 millions. Et quand on ajoute cette somme aux 20 millions, nous aurons un total de 38,408 millions de roupies.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Les Seychelles continueront à travailler étroitement avec tous les pays notamment avec nos partenaires privilégiés promouvant une diplomatie attachée à une coopération axée sur le développement de nos intérêts communs. J’ai déjà dit et je le répète : notre souveraineté est sacrée et sans prix, et jamais nous ne la braderons à aucun pays.
Les Seychelles apprécient à leur juste valeur toutes les aides reçues de ses partenaires relativement à la crise sanitaire de la Covid-19. En effet, avec beaucoup les autres petites iles, nous avons reçu un soutien considérable pour nous aider à faire face aux difficultés et repartir de bon pied. Comme de petites iles en développement, il est évident que nous avons besoin de beaucoup d’aides pour nous appuyer dans nos efforts à surmonter les difficultés résultant de la crise sanitaire actuelle.
Dans le passé, les Seychelles ont pu enregistrer des Indicateurs de développement humain très hauts, mais en résultat de la crise sanitaire soudaine et inédite et de son impact économique désastreux, le taux de vulnérabilité du pays est monté en flèche, nous forçant à nous tourner vers la communauté internationale, à laquelle nous exprimons encore une fois toute notre reconnaissance. Je lance donc un appel à tous les pays amis, pour continuer à apporter leur appui aux Seychelles, afin que nous puissions surmonter les multiples défis que cette pandémie nous impose. S’il plait à Dieu notre économie repartira de plus belle et tous les appuis que nous aurons dans cette perspective seront les bienvenus.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Dans le souci de gérer nos ressources de façon rationnelle et efficace, et pour être encore moins dépensier, le Gouvernement a décidé de fermer trois de ses ambassades afin de réduire ses dépenses et la demande de devises étrangères : ce sont les ambassades du Sri Lanka, de Cuba et notre Mission à Genève. Nos ambassades seront aussi invitées à travailler encore plus étroitement avec nos bureaux du tourisme.
Les Seychelles entendent opter pour une approche où tout ce qui touche aux relations extérieures est traitée de façon cordonnée. Ainsi tous les ministères, départements et agences ou institutions dont certaines fonctions ont ou pourraient avoir un certain rapport avec nos relations extérieures, sont invités à travailler en étroite collaboration avec le Ministère des Affaires Etrangères et du Tourisme.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
La famille est le fondement de notre société. C’est la première institution qui éduque, fait grandir et discipline nos enfants qui sont l’avenir de notre pays. Nous devons donc lui donner un nouveau souffle en restructurant le ministère qui en a la charge, afin de développer et mettre en œuvre le programme qui apportera plus de soutien aux familles et hisser encore plus haut la qualité de leur niveau de vie. Cela aura pour effet de réduire les problèmes sociaux qui sont en train de miner notre société. L’accent sera ainsi mis sur la prévention, l’éducation et le développement des capacités. C’est la jeunesse qui assure la relève, elle est l’avenir, aussi tous les efforts que nous sommes en train de dépenser pour relancer notre économie, pour mettre fin au fléau de la drogue ainsi que nos autres combats, seront vains si nous ne la préparons pas à sauvegarder nos réussites. Dans cette perspective, nous aurons besoin d’un programme plus moderne et appliqué de façon positive afin qu’il ait un impact certain sur toutes les facettes du développement de la communauté. Il faut que le sport soit totalement affranchi de toute politique et qu’il y ait une plus grande participation des familles. La gestion du sport doit être renforcée pour revêtir un caractère plus professionnel afin de stimuler la motivation et le rêve de nos athlètes à une première médaille olympique.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Notre pays traverse en ce moment une période de forte turbulence. Mon équipe est arrivée au pouvoir pour hériter d’un pays confronté aux deux plus grandes crises de son histoire : une crise sanitaire qui a généré une crise économique d’une ampleur inédite.
Au cours de ces deux dernières semaines, au fur et à mesure que les informations importantes sur la situation économique me parvenaient, mes craintes se confirmaient. Tout ce que les experts nous disaient et toutes les choses sur lesquelles les observateurs locaux et étrangers attiraient notre attention ont été confirmés. Pour faire court, laissez-moi vous dire tout simplement que l’Economie des Seychelles se porte très mal. Contrairement à ce que les experts indiquaient au début de la pandémie en projetant une contraction de 10,8% de l’économie, nous nous attendons à présent à une situation encore plus grave, avec une contraction qui pourrait avoisiner les 13,5%, en 2020. Notre industrie touristique a été durement impactée avec une réduction de 73% du nombre de touristes, par rapport à 2019. Ceci a un impact direct sur tous les autres secteurs de notre économie tels que les prix des marchandises, le transport et les autres services afférents.
En raison de la gravité de la situation, nous devons mettre en route plusieurs mesures afin d’assurer que les dépenses soient faites de la façon la plus efficiente en les priorisant, ce pour assurer que notre budget soit soutenable. Notre dette a atteint un niveau non soutenable. Et si le Gouvernement continue avec la même allure des dépenses, le pays courra à la catastrophe. Le Gouvernement doit réajuster son budget pour l’amener à un niveau soutenable, car nos revenus continueront à chuter en raison de la baisse de l’activité économique.
En effet, la situation se détériore dans les pays clés d’Europe pourvoyeurs de touristes et certains ont même réinstauré le confinement. Ceci a contraint certaines compagnies aériennes à suspendre leurs opérations aux Seychelles faute de passagers, notamment Ethiopian Airlines et British Airways. Un des impacts directs de cette situation, c’est la dévaluation de notre roupie, à l’image du dollar qui a dépassé les 20 roupies. Cela a aussi un impact sur les importations et le coût de la vie. Sous ce rapport, il me revient d’annoncer, qu’après consultation avec le Ministère des Finances, le Gouvernement a pris la décision d’autoriser tout individu ou compagnie pouvant importer son véhicule avec ses propres devises sans recourir à la Banque Centrale, à le faire. Nous estimons que cette petite ouverture est logique et qu’elle est aussi susceptible d’aider le Gouvernement à percevoir un peu de taxes.
Par ailleurs, en 2021, nous serons obligés de revoir le programme FA4JR (Financial Assistance for Job Retention ou Aide Financière pour le Maintien de l'Emploi en français) étant donné que nous ne sommes pas à même de faire face à une dépense de 1, 4 milliard. Il y a déjà des études en cours pour restructurer ce programme afin qu’il encourage plutôt la productivité et incite les gens à s’offrir un emploi, afin de réduire le poids des travailleurs étrangers sur les finances du pays. URS, My First Job et SETS doivent à cet égard jouer un rôle beaucoup plus actif afin que les Seychellois qualifiés puissent remplacer les étrangers. Cela contribuera ainsi à soulager un peu nos dépenses car tout le monde sait que la présence des étrangers a un impact important sur nos réserves en devises. Il nous faut offrir des emplois aux Seychellois afin de réduire notre budget social.
En raison de la situation économique actuelle marquée par la dévaluation continue de la roupie et une réduction graduelle des recettes en devises étrangères, le Gouvernement qui continue déjà à payer les salaires du secteur privé, se voit dans l’incapacité de payer les salaires du 13e mois. Dans la situation actuelle, le total du paiement de ce 13e mois se chiffrerait à 541 millions de roupies. Nous devons donc accepter tous de partager le sacrifice que la situation nous impose, aussi c’est avec regret que je dois annoncer que toutes les indemnités ou allocations de fin d’année dues aux postes constitutionnels, inclus le Bureau du Président, le Vice-Président, les Ministres, les Députés et les autres, ne seront pas honorées cette année. Il n’y aura pas de paiement de 13e mois dans le gouvernement et dans le secteur privé, mais ceci n’empêche pas les compagnies ou établissements qui le désirent d’offrir des bonus à leurs travailleurs. Le Procureur général se chargera de faire la législation requise. Cependant la mesure ne s’applique pas au paiement dû en fin de contrat.
Dans le cadre de nos efforts pour réduire le coût de la vie, nous allons aider STC à réduire autant que possible son coût opérationnel. Nous allons commencer par lui octroyer le bâtiment de l’Hypermarché qu’elle loue en moment avec SSI. Cette mesure permettra de lui retirer un fardeau de 13, 2 millions de roupies qu’elle pourra utiliser pour stabiliser le prix des commodités qu’elle vend aux Seychellois. Le Gouvernement de l’Inde a déjà accepté de faire don d’une installation photovoltaïque à monter sur le toit de l’Hypermarché, qui lui permettra de réduire sa facture d’électricité d’un million de roupies par mois. Tout ceci permettra à STC de faire une économie d’au moins 20 millions de roupies en 2021, et j’insisterai pour que cela rejaillisse sur le client qui doit noter une réelle réduction des prix. Le Ministère des Finances a été chargé de veiller à cela.
Dans le souci de renforcer nos efforts visant à relancer notre économie post Covid, le Gouvernement a déjà commencé à entamer des négociations avec le FMI afin qu’il aide le pays à résoudre certaines questions, tels que le niveau de la dette publique, la stabilité des prix et le déficit de la balance des paiements. Un programme du FMI nous aidera certainement à assurer la stabilité économique et stimuler le développement économique. Il nous apportera également ce soutien financier dont nous avons besoin pour augmenter nos réserves en devises étrangères. Le but premier de ce programme sera de rééquilibrer le budget et ramener notre dette à un niveau soutenable. En outre il va nous aider à restructurer nos dettes.
Monsieur le Président de l’Assemblée,
Frères et Sœurs Seychellois,
Nous devons gérer l’économie de la même façon que nous gérons nos dépenses dans la famille. Quand le salaire de la maman ou du papa est coupé, il y a objectivement moins de revenu qui rentre et c’est toute la famille qui en souffre. Si c’est une famille responsable, elle doit réviser son budget et prioriser ses dépenses. En dépit des décisions difficiles qu’elle aura été obligée de prendre, elle fera tout pour assurer qu’aucun des enfants n’aille au lit le ventre vide. C’est dans ce même esprit que le Gouvernement est en train de prendre ces décisions importantes pour faire en sorte que notre économie surmonte cette période critique.
Evidemment cela risque de rejaillir sur les fêtes de fin d’année, notamment Noël qui risque d’être un peu moins festive que l’année dernière. Mais le plus important à retenir est que notre emploi sera encore sauvegardé. A la fin des festivités de Noël et de fin d’année, quoiqu’elles aient été moins brillantes ou difficiles, nous aurons au moins la satisfaction d’avoir toujours conservé notre emploi. C’est cette garantie que le Gouvernement assure à tous.
Le Gouvernement encourage tout le monde à prendre n’importe quel emploi qui s’offrirait à lui. Et j’invite à prendre cela au sérieux dès maintenant et d’arrêter de faire comme si nous avions un choix abondant, comme c’était encore le cas hier où l’on quittait facilement un emploi pour retrouver aisément un autre. Cette situation a changé. J’espère que vous écoutez bien attentivement la Gouverneure de la Banque centrale, Mme Caroline Abel, lorsqu’elle vient régulièrement, nous brosser la situation économique du pays. Comme je l’ai déjà dit au début de cette intervention, notre désir est que les Seychellois remplacent les travailleurs expatriés. Ce faisant, le travailleur seychellois doit se démener, être plus discipliné, arrêter de s’absenter pour un rien, et faire preuve de responsabilité. A maintes reprises j’ai dit que les travailleurs seychellois étaient pleins de ressources et se débrouillaient bien. Je le répète ici encore, et j’invite à démontrer, dans ces moments difficiles, que nous sommes pleins de courage et de détermination et prêts à nous mobiliser pour notre pays et notre famille. Ce n’est pas le moment de faire tout juste ce que l’on veut faire. Mais nous devons être encore plus productifs et mettre tout en œuvre pour redresser notre économie. Si nous acceptons de faire le sacrifice aujourd’hui, le moment viendra où nous allons retrouver l’emploi que nous avons toujours souhaité faire, nous allons nous enrichir, parce que tout simplement nous sommes restés déterminés et stoïques pendant les moments difficiles, et cela nous a rendu encore plus forts.
Je lance également un appel aux employeurs afin qu’ils recrutent les travailleurs seychellois et leur donner la formation requise ainsi qu’un salaire adéquat ; ceci les motivera davantage, ainsi ils pourront nourrir leur famille. Le recrutement d’un travailleur seychellois coûte beaucoup moins cher. C’est le moment d’y penser parce qu’en ces moments difficiles, chaque acte que l’on posera aura un effet direct sur l’économie nationale. Notre pays doit primer. Et c’est seulement lorsque chacun de nous apportera sa contribution à l’énorme tâche qui se dresse devant nous, que nous récolterons demain les dividendes d’une économie stabilisée.
J’invite donc tous ceux qui n’ont pas encore compris qu’ils doivent également faire leur part et qui ne montrent pas encore de signe qu’ils sont prêts à le faire, à changer, et à le faire rapidement. Il y a une chanson où l’on dit que chacun de nous détient une part dans la richesse du pays. Certes, mais pour prétendre à notre part, il nous faut apporter avant notre part de contribution. C’est dire que dans les nouvelles Seychelles qui sont devant nous tout le monde doit travailler, chacun de nous doit s’acquitter de sa part, chacun de nous doit contribuer pour que les Seychelles aillent de l’avant.
Ma prière reste inchangée. Je prie le Tout-Puissant de bénir et protéger notre joli petit pays dans ces moments difficiles. Qu’Il couvre de sa force et de sa lumière tous les Seychellois et tout le monde dans notre pays.
Pour ce qui me concerne, je promets au peuple seychellois de rester toujours debout à ses côtés et de noter que jamais, je ne laisserai tomber !
Je vous remercie !