17 June 2014 | Foreign Affairs.
Monsieur le Président de la République des Seychelles, M. James Alix Michel Monsieur le Vice- Président,Monsieur le Président de l’Assemblé Nationale,Monsieur le President de la Cour d’Appel,Excellence,Mesdames, Messieurs,Chers amis,
Je me sens profondément touché par l'invitation honorable que Votre Excellence m’a adressée pour visiter officiellement la République des Seychelles, étant la première visite tenue par un chef d’État caboverdien à ce pays magnifique et chaleureux, à juste titre appelée «le joyau de l’Océan Indien».
Ma visite prend une dimension affective supplémentaire puisque je participe, en même temps, en qualité d’invité d’Honneur de Votre Excellence, aux Festivités qui marquent la Journée Nationale de votre pays, un fait que j'interprète comme étant un geste de particulière déférence à l'égard du peuple de Cabo Verde et, en outre, une expression de la bonne volonté des autorités seychelloises de renforcer les liens d’une véritable amitié et de coopération entre nos deux peuples et pays.
En vous remerciant de l'accueil chaleureux et des paroles aimables de bienvenue qui m’ont été adressées, ainsi qu’à la délégation qui m'accompagne, je saisis l’occasion pour assurer aussi à Votre Excellence toute ma disponibilité personnelle et institutionnelle et mon engagement de tout faire pour que ce désir, de renforcer nos relations, se réalise dans l'intérêt de nos deux Nations.
Monsieur le Président, Excellence,
Il devient habituel de voir des diplomates et des politiciens, caboverdiens et Seychellois, dans les coulisses des conférences internationales, en particulier dans les réunions de l'Union africaine, à coordonner leurs positions, toujours quand il y a des intérêts communs à être respectés.
Il y a quelques jours, nous avons eu l'immense plaisir de recevoir, au Cap-Vert, la visite de Son Excellence le Ministre des Affaires étrangères de la République des Seychelles, M. Jean Paul Adam.
Aujourd'hui, ici avec moi, se trouve le Ministre du Tourisme, de l'industrie et de l'Énergie de la République de Cabo Verde, Son Excellence M. Humberto Brito, que, avec ses pairs du Gouvernement Seychellois, vient tout juste de signer des accords importants d’intérêt réciproque, marquant cet événement le début d’une coopération concrète entre nos deux États, que, par volonté mutuelle, devra progressivement atteindre une plus grande consistance.
Bien que nous devons nous réjouir des résultats obtenus maintenant, je pense qu’il est encore possible et nécessaire d'établir un cadre juridique plus large concernant notre coopération bilatérale, afin de fournir davantage de prévisibilité et une plus grande confiance, tant en ce qui concerne l'exécution des projets à venir, comme en ce qui concerne des possibles investissements de nos entrepreneurs.
Même dans un contexte de crise économique et financière international, je suis convaincu, Monsieur le Président, que Cabo Verde et les Seychelles seront créatifs dans la recherche de politiques alternatives qui nous permettront de contourner ou d'atténuer, les difficultés et d’axer nos efforts sur les secteurs où nous avons des avantages comparatifs évidents.
Je pense, particulièrement, au secteur du tourisme qui, dans le cas de Cabo Verde, représente environ 24% du PIB National; je me réfère aussi à des secteurs comme les banques et les finances, les énergies renouvelables, les nouvelles technologies, l’aviation civile et l’économie maritime, des secteurs qui seront dominés par le secteur privé et régis par des critères de productivité et d'efficacité dans la prestation de services.Ce sont des exemples de domaines dans lesquels nous pouvons établir des partenariats solides, stables et de intérêt commun.
Monsieur le Président, cher ami,
Cabo Verde et les Seychelles sont deux pays insulaires dont les populations – d’origine esclave et de fort métissage – présentent des similitudes évidentes et importantes, tant du point de vue culturel, comme du point de vue ethnographique.
Mais en plus des similitudes évidentes décrites, nos deux pays partagent encore des principes et des valeurs communes qui, sûrement, contribueront à un plus grand rapprochement entre les deux Nations. Nous partageons la fermeté dans la défense des droits de l'homme, de la liberté et de la démocratisation continue des États; nous soutenons tous deux la construction d’une société civile forte et organisée; nous valorisons le soutien de la «bonne gouvernance» et nous reconnaissons la primauté de la paix et la résolution pacifique des différends, comme étant les principes directeurs de nos relations extérieures. À cet égard, permettez-moi, Monsieur le Président, de saisir l’occasion pour vous dire qu’il serait un honneur pour le peuple de Cabo Verde et pour moi-même d’accueillir Votre Excellence, en visite officielle et de État, pour mieux connaitre notre pays et témoigner nos potentialités et celles d’une collaboration fructueuse entre nous, à une date à votre convenance, laissant à nos Chancelleries la tâche de poursuivre les démarches diplomatiques nécessaires à cet effet.
Monsieur le Président,
Si aujourd'hui nous pouvons nous réjouir du retour à la normalité politique et institutionnelle de la République da Guinée-Bissau et féliciter le peuple et les autorités guinéennes pour les résultats obtenus lors de leur dernière élection générale, nous nous inquiétons cependant, de l'instabilité politique et sociale qui prévaut dans certains pays de notre continent, en particulier dans le Sud-Soudan, dans la République du Congo, la République Centrafricaine et le Nigéria, où les événements enregistrés, ces derniers temps, impliquant des jeunes étudiants, ont provoqué la perplexité et l’indignation à l'ensemble de la communauté internationale.
Nous appelons, donc, à la cessation de ces conflits et à une décision en faveur du règlement pacifique et négocié des ces-ci, en conformité avec les recommandations de l’Union africaine.
De même, nous sommes préoccupés par la recrudescence du terrorisme, de la piraterie maritime, du trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains, ainsi que de l'intolérance religieuse qui se propage partout dans notre continent, bloquant les efforts qui sont déployés pour améliorer les conditions de vie de nos populations.
Ces événements se produisent dans une conjoncture où l’on enregistre un taux de croissance économique jamais connu dans l'histoire du continent africain. Et, bien sûr, il est nécessaire d'assurer un climat de paix et de stabilité pour qu’enfin, l’Afrique puisse poursuivre sa route vers le développement et le progrès de ses Nations et peuples respectifs, dans un climat de démocratie et de validité du principe d’état de droit.Pour ce faire, il devient indispensable de lutter contre ces phénomènes, de manière déterminée et coordonnée, nos États devant affecter des ressources et des lignes directrices claires à cet effet.
Monsieur le Président et cher ami,
Dans cette année 2014, proclamée par les Nations Unies, l'année des Petits États insulaires en développement (PEID), Samoa se prépare à accueillir, en septembre, la troisième Conférence internationale sur le développement durable des Petits États insulaires en développement, organisation dont nos deux pays sont membres actifs.
Cabo Verde qui jusqu'à une époque récente a assumé la vice-présidence de l’Alliance des petits États insulaires (OASIS), se félicite de la tenue de cette conférence, qui représente une opportunité de plus pour que les pays membres fassent valoir leurs revendications, comme aussi, pour alerter la communauté internationale du danger croissant que représente le changement climatique mondial si des mesures urgentes et appropriées, annoncées ça fait longtemps, ne furent pas mises en place.
Ces mesures devraient être prises, c’est vrai, sans perturber la croissance de nos économies; mais, au contraire, cherchant à adapter une telle croissance à l'exigence de la durabilité.
En tant que habitants d'îles, considérant que nous sommes plus directement exposés aux dangers environnementaux, dont les effets immédiats se traduisent par la montée du niveau de la mer, les pluies torrentielles et la contamination des océans, par exemple, nos préoccupations entraînent nécessairement une dimension différente. La grandeur de notre appréhension, se prend avec le fait que ces phénomènes, outre les malheurs déjà connus, peuvent résulter dans l’extinction de civilisations entières, comme pourra être le cas de Vanuatu, Tuvalu ou Kiribati. Celles-ci sont, par conséquent, certaines des préoccupations que je crois pourront être abordées lors du sommet.
Ainsi, mon pays voit comme très pertinente la proposition des Seychelles qui consiste à négocier avec les pays et les institutions créancières, la transformation des dettes contractées en fonds de développement pour le bénéfice de l'environnement.
Dans cette perspective, Cabo Verde se prédispose à procéder à l'échange de renseignements pour mieux défendre nos positions et les intérêts dans la susmentionnée conférence de Samoa.
Monsieur le Président et cher ami,
C'est donc avec la conviction que les relations politiques et diplomatiques entre nos deux États ont remporté aujourd'hui un dynamisme nouveau et prometteur, que je finirai, demandant à tous de se joindre à moi pour exprimer des vœux les meilleurs pour la santé de son Excellence Monsieur le Président da la République des Seychelles, M. James Alix Michel, pour la prospérité du peuple Seychellois et pour la consolidation des relations l'amitié fraternelle entre Cabo Verde et les Seychelles.
Merci beaucoup.