26 February 2014 | State House.
Discours sur l’Etat de la Nation par le President James Alix Michel
le 26 février, 2014
Monsieur le Président de la Chambre,
Monsieur le Vice-président de la République,
Monsieur le Chef Juge
Monsieur le Président de la Cour d’Appel
Monsieur le Ministre Désigné
Mesdames et Messieurs les Ministres
Honorable Leader des Affaires du Gouvernement à l’Assemblée
Honorable Chef de l’Opposition
Excellences
Distingués Invités
Chers Frères et Sœurs Seychellois
Le discours sur l’état de la Nation est avant tout un portrait géant de notre nation qui se décline dans le bilan de nos réalisations pour savoir où nous en sommes aujourd’hui et poser un regard sur l’avenir. C’est une occasion de faire une analyse des défis qui se dressent devant nous afin de trouver les solutions qu’ils requièrent. A cet égard, c’est un Président fier, plein d’espoir et d’optimisme qui s’adresse à vous. Car les Seychelles sont sur la bonne voie.
Le choix du thème national de cette année – L’Année Internationale des Petits Etats Insulaires : Les Seychelles une nation insulaire déterminée - n’est pas une simple coïncidence, tant il résonne de façon particulière en nous. Aussi sommes-nous déterminés à conférer à ce thème toute la signification et la dimension qu’il requiert, déterminés à aller de l’avant avec confiance, ce pour notre Nouvelle Seychelles.
Aujourd’hui, c’est l’occasion pour moi de réaffirmer encore une fois mon attachement indéfectible à notre Nouvelle Seychelles. Pour une nation unie et fière ! Une Seychelles qui ne baissera jamais la tête ; une Nouvelle Seychelles de diversités et de convivialité préservées, en dépit de certaines tendances négatives. Une Nouvelle Seychelles exigeante et respectée dans le monde. Une Nouvelle Seychelles partie prenante de toutes les solidarités pour que cette planète soit celle de l’épanouissement de l’homme sans discrimination, mais dans la paix et la fraternité.
Aujourd’hui les Seychelles sont un pays bien posé sur l’autoroute du progrès! Un pays qui prend en compte, les progrès des nouvelles technologies - qui, très souvent, entraînent des changements de données, tant individuelles que sociétales. Un pays avec une économie en croissance, une culture créole profondément ancrée, une politique humaniste faite pour le bonheur de tous, faite pour construire la paix, l’unité, la stabilité et l’harmonie dans la société.
Malgré les effets néfastes d’une crise mondiale qui n’a épargné aucun pays et qui persiste, nous avons persévéré dans le redressement économique et la lutte pour ne laisser aucun secteur de notre pays à l’abandon. Réaliser ces objectifs dans un contexte international défavorable a toujours été un immense défi à cause de la vulnérabilité de notre économie.
Chers compatriotes,
Le progrès de notre Nouvelle Seychelles est tributaire d’une économie solide. A cet égard, l’économie a connu, en 2013, un taux de croissance de 3,5%. En plus, jamais dans notre histoire notre réserve en devises étrangères n’a été aussi importante. En effet, la Banque Centrale peut se prévaloir aujourd’hui d’une réserve de 435 millions de dollars en devises étrangères, soit l’équivalent de quatre mois d’importations. Cette performance résulte d’une politique économique, monétaire et fiscale mesurée et vigilante que nous avons consolidée en 2013 et que nous poursuivrons encore cette année.
Le Programme avec le Fonds Monétaire International qui vient d’arriver à son terme, à la fin de l’année, a été un vrai succès. Nous en avons hérité d’une économie solide et durable. Au point que le Gouvernement pense qu’un nouveau format de coopération avec le Fonds Monétaire International pourrait participer à la consolidation des acquis économiques et, par la même occasion, doper la confiance de nos partenaires de développement. Le nouveau format sera examiné par le Conseil d’Administration du Fonds au cours du premier trimestre de cette année.
D’une façon générale, 2013 a été dans maint autres domaines, fructueuse. Le taux d’inflation a baissé jusqu'à 3,4% en décembre dernier.
L’industrie du tourisme a connu un énorme progrès. Plus de 230 000 touristes ont visité le pays, ce qui représente une hausse de 11% par rapport à 2012. Par la même occasion, cette industrie a continué à attirer à la fois l’investissement étranger et local. Le nombre de pensions et d’hôtels a ainsi augmenté, passant de 417 à 438, tandis que leurs capacités d’accueil sont passées de 4 200 à 4 500 chambres. Il faut dire que plus de 60% de ces établissements touristiques sont soit la propriété des Seychellois ou ils en assurent la gestion. Deux grands hôtels sont actuellement en construction, l’un à Beau Vallon, l’autre à Bel Ombre. Ces deux hôtels viendront augmenter notre capacité d’accueil de 300 chambres supplémentaires et créeront du coup près de six cents (600) emplois). On retiendra que le nombre de restaurants a également augmenté et que 80% de ces restaurants sont avec des Seychellois. Il en est de même des agences de location de véhicules, des bateaux sous contrat d’affrètement et des centres de plongée.
Notre compagnie aérienne nationale Air Seychelles a non seulement renoué avec le profit l’année dernière mais s’est aussi distinguée en devenant la première ligne aérienne 4 étoiles dans la région et, partant, l’une des meilleures du monde.
L’objectif de mon Gouvernement au regard de cette industrie a toujours été de permettre aux Seychellois d’en tirer le maximum de bénéfice possible.
Monsieur le Président de la Chambre
Mon Gouvernement avait promis une augmentation des salaires. Il l’a fait et la grande majorité des travailleurs en ont déjà bénéficié. Graduellement, les autres recevront les leurs au cours de l’année.
Le Gouvernement avait aussi promis une hausse des pensions de vieillesse. Promesse a été tenue.
Il en est de même de la création de nouveaux emplois. Nous l’avons fait. Nous en avons créé plus de 3 200 nouveaux dans divers secteurs. Il y a suffisamment de travail pour tout le monde et aucune excuse n’est acceptable quand on a les aptitudes de travailler. Nous devons tous travailler et le faire de façon résolue.
A cet égard, nous continuons à multiplier les infrastructures afin d’améliorer l’environnement des affaires. Cela a déjà occasionné la création de plus de 1 200 business. C’est le lieu pour moi de dire que je crois fermement en l’esprit d’entreprise et nous devons continuer à l’encourager et le promouvoir. Dans ce contexte, la construction dans la Zone Industrielle de Providence des ateliers au Centre des Micro-Entreprises, progresse bien. En juin prochain, 59 petits entrepreneurs pourront ainsi prendre possession de leur atelier. Dans le même ordre d’idées, les formalités pour l’allocation de 12 parcelles à Providence et 23 autres destinées à la petite industrie légère sur l’ile de Persévérance, sont sur le point d’être terminées. En relation toujours avec notre effort visant à améliorer l’environnement des affaires, le montant du crédit accordé par la Small Business Financing Agency (SBFA) a été élevé à 300 000 roupies. Cette agence offre également des crédits pour la formation de petits entrepreneurs.
Sous ce rapport il me revient d’insister sur le fait que le Gouvernement n’est qu’un facilitateur. Il s’efforcera autant faire se peut de mettre les infrastructures et le crédit nécessaires à la disposition des petits entrepreneurs. C’est à ces derniers qu’il revient de faire preuve de bonne gestion, de créativité voire d’innovation. Le Gouvernement ne peut pas se permettre d’effacer les crédits contractés par les entreprises en difficulté. C’est aux petits entrepreneurs de prendre leurs responsabilités pour bien gérer leur business.
Je voudrais à cet égard insister sur l’importance primordiale du partenariat Gouvernement-secteur privé. Le Gouvernement n’est pas dans ce partenariat pour faire du business qui est du seul ressort du secteur privé qui est également le moteur de l’économie nationale. Chaque partie doit donc jouer son rôle et prendre ses responsabilités.
Il est évident que l’initiative du Gouvernement visant à faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises au crédit s’est avérée fructueuse. Six mois seulement après la mise à disposition de la subvention gouvernementale un total de 50 millions de roupies ont été accordées par les banques commerciales. Sous ce ‘’projet’’, les petites entreprises qui contractent à présent des crédits bénéficient d’un moratoire qui les autorise à commencer le paiement de leur crédit six mois seulement après l’emprunt. Notre désir est d’étendre encore ce moratoire et les négociations sur les modalités sont en cours avec les deux banques concernées, à savoir Nouvobanq et Seychelles Commercial Bank.
Dans le domaine de l’agriculture, nous devons à tout prix renforcer nos capacités en sécurité alimentaire. Dans ce contexte, le Gouvernement a adopté en 2013 un plan sur la ‘’Sécurité alimentaire et les produits nutritifs’’. L’application de ce plan impliquera nécessairement une campagne de promotion en faveur de la culture de ces produits et une sensibilisation du public à leur effet bénéfique sur notre santé. La collaboration et la coopération technique dans ce domaine avec les partenaires étrangers tels qu’IFAD, la Banque Africaine de Développement et l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, continuent et empruntent une tournure assez encourageante. Dans la même veine, le Gouvernement a injecté 3 millions de roupies supplémentaires dans le Fonds de Développement de l’Agriculture logé à la Banque de Développement des Seychelles. Il est important de noter que les terres mises à la disposition des agriculteurs par le Gouvernement constituent une ressource rare dans le pays. Aussi doivent-elles être bien mises en valeur. Elles doivent être bien gérées, rationnellement utilisées et productives sinon le Gouvernement n’aura d’autre choix que de les reprendre pour les remettre à plus méritant.
Dans le domaine de la pêche industrielle on note d’importants investissements. Un port et un quai industriel ont été déjà aménagés à l’Ile du Port. Cela autorisera entre autres l’accostage de bateaux de thons, mais aussi la construction d’une installation frigorifique, une agence de confection et de réparation de filets, sans compter la décongestion du Port de Victoria.
Il est attendu que la pêche semi industrielle s’imprime également un nouvel élan cette année grâce à une augmentation substantielle du nombre de bateaux engagés dans cette activité. On s’attend à l’injection de 12 nouveaux bateaux dans ce secteur. Comme on s’attend à l’ouverture, avant mai, d’une usine de transformation de poissons à Providence qui inaugurera l’entrée de plain-pied de l’entrepreneur seychellois dans cette catégorie de business. J’en profite pour exprimer mes vœux de succès à toutes ces nouvelles entreprises.
En attendant, les pêcheurs traditionnels songent à mettre en place une organisation mieux représentative de leurs intérêts. Bel Ombre et Praslin sont déjà bien avancés dans cette recherche. Le Gouvernement continuera pour sa part à mettre à leur disposition l’infrastructure nécessaire. A l’exemple du nouveau bazar de Roche Caïman qui sera bientôt inauguré, suivi du bazar de Victoria qui sera rénové plus tard.
En ce qui concerne la formation maritime, un nouveau bateau doté de tous les équipements nécessaires viendra dans quelques semaines du Sri Lanka. Il servira de bateau d’application pour les élèves de l’Ecole Maritime qui gagneront ainsi en expérience sur la navigation en mer.
Par ailleurs, le changement climatique est bien présent et il n’est pas prêt à nous quitter. Nous devons donc rester vigilants et envisager toutes les mesures susceptibles de l’atténuer. J’avais annoncé l’année dernière la création d’une Assurance spéciale pour les fermiers et pêcheurs traditionnels désireux de se couvrir contre les risques et les conséquences de ce phénomène. C’est désormais une réalité aujourd’hui. Le Programme contre les Désastres agricoles et l’Assurance pour les Pêcheurs, sont en place depuis le 1er février 2014. Je conseille donc à tous les fermiers et pêcheurs de souscrire à cette police d’assurances, car c’est dans leur intérêt.
Monsieur le Président de la Chambre
Chers Frères et Sœurs seychellois
Le logement demeurera toujours une priorité de mon gouvernement, le Gouvernement Lepep. Lors de la Journée Nationale, j’avais annoncé une nouvelle initiative du Gouvernement consistant à subventionner l’achat ou la construction de logement par les familles aux revenus faibles. J’ai donc le plaisir d’annoncer que ce ‘’Programme’’ est déjà en force. Ce qui témoigne du fait que lorsque le Gouvernement fait une promesse, il l’honore en dépit des contraintes budgétaires.
L’année dernière, plus de 200 appartements ont été alloués à des familles, principalement à l’Ile Persévérance, tandis que plus 80 parcelles ont été distribuées à ceux qui en avaient fait la demande. Cette année nous envisageons d’achever plus de 360 appartements en majorité à Mahé, mais aussi à Praslin et La Digue.
La construction de logement devient de plus en plus coûteuse. C’est une responsabilité que le Gouvernement et le peuple ont en partage. Le Gouvernement a beau construire autant de logements qu’il veut, la demande sera toujours plus forte et ne cessera de monter en flèche. Les nécessiteux doivent donc prendre leurs responsabilités en sériant leurs priorités. Car on ne peut pas passer son temps à s’amuser, à se divertir et parfois faire des enfants et s’attendre à ce que le Gouvernement vous offre immédiatement un logement pour faire aux conséquences qui en résultent. Le droit à un logement se mérite à travers seulement le travail, l’épargne et une contribution aux frais. Il faut travailler pour s’octroyer une maison. Et il faut travailler dur.
C’est dans cet esprit de responsabilité et de travail dur que nous avons établi des critères rigoureux auxquels les demandeurs doivent répondre avant de bénéficier d’un logement. Ceux-ci incluent la contribution financière que le demandeur doit faire, son statut social, la durée sur la liste d’attente, etc. Une procédure très stricte que toutes les structures et autorités devront suivre et respecter a été élaborée. Toutefois Housing Finance Company (HFC) établira un mécanisme pour venir en aide à ceux qui ont des difficultés à verser la totalité de leur contribution.
Chers compatriotes,
Tout le monde est conscient du fait qu’aucun pays ne peut s’épanouir sans l’ordre, la paix et la sécurité. C’est pourquoi la lutte contre la criminalité doit se poursuivre sans répit. C’est une lutte qui est dure et longue, mais le succès est déjà là. Les statistiques indiquent en effet que le taux de criminalité a chuté de 18%. Cela ne nous empêche pas pour autant d’éprouver une certaine inquiétude pour ce qui concerne les attaques et vols de touristes. Est-ce ces individus réalisent qu’en attaquant un touriste, ils s’en prennent en fait à l’image du pays ? Est-ce qu’ils réalisent qu’ils compromettent ainsi leur propre moyen de subsistance? Est-ce qu’ils en mesurent les conséquences sur le pays ? A ce propos, je veux être clair et net, ils ne resteront pas impunis.
Cela vaut également pour les trafiquants de drogue. Ils sont déjà 70 à purger leur sentence à l’Ile Marie Louise au milieu de 92 criminels endurcis. Nous avons récemment observé qu’ils avaient réussi à relever un point de faiblesse de la loi qui leur permettait d’éviter la peine maximale, notamment quand la drogue saisie pèse moins de 2 grammes (schedule 1). Mais la nouvelle loi qui sera bientôt soumise à l’approbation de l’Assemblée est peu regardante sur la quantité de drogue pure se trouvant dans la substance en vente. Peu importe. Quand vous êtes pris avec, vous serez directement conduit à Marie Louise. La nouvelle loi autorise également la Police ou NDEA, en consultation avec le Procureur Général, à appréhender toute personne soupçonnée d’être un toxicomane invétéré (addict), et la conduire devant un psychiatre pour avis, avant de l’amener à suivre un traitement de réhabilitation, ce pour son propre bien et celui de la société. Le Service d’Ordre, de la Paix et la Sécurité a besoin ici de notre constant appui. Nous devons le lui assurer. Car il est en train de faire un excellent travail, notamment dans la lutte contre le trafic de drogue. Je voudrais répéter encore une fois : tous ceux qui corrompront nos enfants, tous ceux qui leur pourriront la vie, seront châtiés sans pitié.
Je voudrais, toujours en liaison avec l’ordre, la paix et la sécurité, dire quelques mots sur la liberté de rassemblement et l’ordre public. Certes la liberté d’expression et de rassemblement est garantie par la Constitution, mais comme dans toute société démocratique, il est de notre devoir aussi de protéger l’ordre et la sécurité publiques. La Loi sur l’Ordre Public (Public Order Act) qui vient d’être adoptée en établit le cadre légal. Cette loi qui représente une grande amélioration par rapport à la précédente vise, entre autres, à assurer que la vie et la sécurité des autres citoyens soient mises à l’abri de tout danger consécutif à un rassemblement public. Elle empêche la formation de toute organisation paramilitaire, comme elle prévient que les agents chargés de l’ordre, la paix et la sécurité soient inutilement exposés à des risques durant leur opération; elle proscrit aussi tout discours faisant l’apologie de la haine pendant les rassemblements. Cette loi ne vise donc aucunement à supprimer les meetings ou les manifestations. La preuve : depuis son adoption, il y en a eu beaucoup, y compris des meetings publics, sans que cela prête à conséquence.
Monsieur le Président de la Chambre,
Dans le domaine de la santé nous avons introduit des reformes importantes dans l’espoir qu’elles revitaliseront ce secteur et lui permettront d’offrir un meilleur service.
Enfin, sur la scène internationale nous avons continué à peaufiner notre image. Nous avons pratiquement réalisé tous les 8 Objectifs du Développement du Millénaire. Possédant l’un des Indices de Développement Humain les plus élevés, les Seychelles se classent 46ème sur 186 pays. Elles se classent premières en Afrique dans le domaine de la télécommunication et de l’accès à la technologie de l’information. Les Seychelles progressent également dans le domaine de la bonne gouvernance et la transparence. Même si cela n’empêche pas de voir souvent des faux rapports sans fondement conçus par des bureaucrates installés à des milliers de kilomètres des Seychelles et en totale rupture avec les réalités concrètes du pays. Nous ne donnons de leçon à personne et nous n’avons pas à en recevoir non plus de personne. Nous n’avons pas peur de la critique. Bien au contraire. Quand nous estimons qu’un rapport ne reflète pas la réalité nous invitons son ou ses auteurs à venir évaluer la situation de visu et s’entretenir avec les personnes de leur choix susceptibles de leur donner l’information dont ils ont besoin. Dans ce contexte, un projet de loi s’inspirant des recommdations faites par le Rapporteur des Nations Unies sur le Trafic Humain lors de sa récente visite dans le pays, est à l’étude. C’est ça la démocratie en action. C’est ça aussi la transparence.
L’image de notre pays a énormément bénéficié de notre diplomatie proactive sur la scène internationale. Notre plaidoirie pour la cause des petits Etats insulaires, pour la défense et la protection de l’environnement, et récemment, pour l’Economie Bleue, est devenue le principe directeur de notre diplomatie. Notre adhésion sans équivoque à ce principe nous a conféré respect et considération.
Notre plaidoyer en faveur des petits Etats insulaires prend racine d’une réalité incontournable : nous sommes les plus vulnérables, et sommes les premiers à subir l’impact du changement climatique. Les récentes intempéries qui nous ont frappés ont montré encore une fois à quel point nous étions vulnérables. Les dégâts n’ont pas été aussi graves que ceux de l’année dernière, parce que nous avions pris certaines mesures préventives et nous étions mieux préparés. Nous ne pouvons pas lutter contre la nature, mais nous devons rester toujours vigilants. Nous devons mieux nous préparer, en constance, pour faire face à toute catastrophe naturelle. C’est une responsabilité qui incombe à tous - du Gouvernement à tous les citoyens.
Pour ce qui est de l’Economie Bleue, il devient de plus en plus évident que dans ce monde plein d’incertitudes, notre avenir est de plus en plus lié à la diversification de notre économie. L’Economie Bleue est en effet notre meilleur atout. Aujourd’hui notre détermination à aiguiller le développement du pays sur cette économie commence à donner des fruits. Nous avons réussi à inscrire le concept à l’agenda du monde et aujourd’hui toutes les iles de l’Océan Indien, du Pacifique et des Caraïbes se sont associées aux efforts que nous ne cessons de faire pour le promouvoir.
A la récente Conférence sur l’Economie Bleue que nous avons conjointement organisée avec les Emirats Arabes Unis à Abu Dhabi, de grands pays se sont également appropriés de cette approche de l’Economie Bleue. Notre démarche pour la mise en place d’un programme de développement durable basé sur l’Economie Bleue se poursuivra cette année avec la mise en place d’une stratégie nationale, pour la préparation de laquelle le Commonwealth apporte son assistance. Un sommet des petits Etats insulaires en développement aura lieu plus tard cette année, et il est attendu que d’importantes décisions y soient prises sur le concept. Je voudrais à cet égard inviter tous les Seychellois, toutes les institutions y compris l’Assemblée, à réfléchir profondément sur le concept afin d’y apporter leur contribution.
Monsieur le Président de la Chambre,
J’ai parlé plus haut de la démocratie en action et de la transparence. Une des préoccupations majeures de mon Gouvernement demeure le renforcement des institutions démocratiques et la promotion de l’Etat de droit dans notre pays. Pour ce faire, nous sommes décidés à apporter des correctifs partout où il peut y avoir des insuffisances ou des faiblesses. C’est dans cette perspective que, cette année, nous envisageons d’apporter certains amendements à la Constitution. Nous allons, entre autres, prendre en considération certaines recommandations faites par le Constitutional Review Committee lors de ses travaux. Dans la même veine, nous allons bientôt amender la Loi Electorale afin qu’elle reflète encore mieux les réalités nationales et qu’elle permette que les élections se déroulent dans les meilleures conditions possibles, et afin d’offrir tous les outils nécessaires à la Commission Electorale, dans un cadre légal renforcé, pour qu’elle exécute sa mission dans les meilleures conditions optimales. La Loi prendra également en considération certaines recommandations faites par la Commission Electorale qui avait regroupé les différentes formations politiques du pays. Nous avons bien sûr d’autres lois qui nécessitent également d’être amendées. Certaines sont archaïques et grèvent notre progrès. D’autres, au nombre desquelles, la loi ‘’Town and Country Planning’’, suscitent des frustrations. Celle-ci doit être urgemment amendée au contraire des autres qui le seront progressivement.
Chers Frères et Sœurs Seychellois,
J’ai toujours dit que nos succès ne viennent pas du néant ou sur un coup de dé. Ils sont le résultat d’un processus bien huilé et bien réfléchi, le fruit d’une volonté politique ferme et hardie, et d’une politique d’investissement de tous les efforts sur notre peuple et notre pays. En somme une politique délibérée qui prend en compte
nos besoins d’aujourd’hui et ceux des générations à venir. C’est ça qu’on appelle un gouvernement responsable, un gouvernement déterminé.
Evidemment au stade de développement où nous sommes, nous ne sommes pas encore totalement à l’ abri. Nous devons rester donc prudents et vigilants. Il suffit de jeter un coup d’œil sur ce qui se passe dans certains pays industrialisés pour nous rendre compte de la réalité : ce sont le chômage, la pauvreté, les sans-abris, l’inflation, etc. C’est le marché et les institutions financières qui dictent leur loi. Et nous sommes trop petits pour résister à ces forces.
Dans un monde en pleine mutation, nous devons non seulement consolider nos acquis mais aussi les améliorer. Nous ne saurons le faire qu’en restant unis, vivre en harmonie et tourner le dos à tout sentiment de rancœur et de rancune. Et prendre l’intérêt de nos familles et du pays à cœur. Nous ne saurons le faire que si nous travaillons ensemble vers un objectif bien défini; si nous acceptons le changement ; si nous sommes prêts à abandonner certaines mœurs et mentalités négatives ; et, surtout, si nous sommes tous déterminés et que est prêt à prendre ses responsabilités.
Nos réalisations sont source de motivation et d’inspiration pour nous et de nombreux pays Mais est-ce à dire que tout va bien dans le pays ? Non ! Non, il existe encore de nombreuses faiblesses. Il y a même quelque chose qui me dit que notre pays souffre d’un déficit de valeurs morales et spirituelles. Il reste encore certains problèmes à régler afin de projeter encore plus loin notre Nouvelle Seychelles. Plus loin sur le chemin de la prospérité. Avec plus de bonheur pour notre peuple.
Unifions donc nos efforts et restons déterminés! Sans oublier de prendre nos responsabilités!
J’insiste sur le principe de ‘’la responsabilité’’ car il est temps que nous fassions notre propre autocritique. Prenons les grossesses précoces d’adolescentes et posons-nous cette question : est-il acceptable qu’un enfant mette un autre enfant au monde ? Où est la responsabilité des parents de cet enfant? Où est l’effet de l’enseignement que nous offrons? Devons-nous tout juste fermer les yeux là-dessus? On ne peut pas dans une telle circonstance négliger l’enfant et exiger à ce que le Gouvernement assume à votre place les responsabilités qui sont les vôtres. Ceci n’est pas acceptable. Il est de la responsabilité des parents d’élever et éduquer leurs enfants et non le Gouvernement.
En 2013, nous avons créé plus de 3 200 nouveaux emplois. Selon les dernières statistiques, 602 personnes sont à la recherche d’un emploi, y compris 344 jeunes. Pourquoi? Parce qu’il y a du travail pour tous ceux qui désirent travailler. On comprend mal que certains osent encore rechigner quand des étrangers sont embauchés pour faire les tâches que nous Seychellois sont à même de faire. Notre économie doit se développer, et pour ce faire, il nous faut des travailleurs seychellois. J’ai toujours dit – et je le répète – il y a du travail dans ce pays pour tous ceux qui désirent travailler. Il faut qu’on cesse de dépendre des aides sociales du Gouvernement. A ce propos, nous sommes en train de renforcer les mécanismes afin qu’on n’en abuse pas, tout en s’assurant que les Seychellois qui sont réellement dans le besoin n’en soient pas privés.
Le travail, c’est une responsabilité, c’est un droit et un devoir. Il vous confère du respect dans la société. Il enrichit la famille et la société. Il n’est donc inadmissible qu’une personne apte au travail dépende donc des allocations sociales.
Essayons de poursuivre cette réflexion plus loin en nous penchant sur deux sujets particuliers : la santé et l’éducation.
Pendant ces 37 dernières années, les soins de santé ont été toujours gratuits. En 2014, le Gouvernement a alloué 707 millions de roupies au Ministère de la Santé. Cela équivaut à 12, 9% de notre budget national. Vous reconnaitrez que c’est une somme considérable, et proportionnellement, une des plus élevée au monde par tête d’habitant. Nous avons recruté plus de personnel médical, nous avons mis de nouvelles infrastructures en place et nous avons procédé à des réformes. Il est vrai qu’il y a encore certains problèmes au Ministère de la Santé, mais ne nous arrêtons pas là seulement. Jetons aussi un coup d’œil sur nous-mêmes, sur notre hygiène de vie, notre comportement et la façon de prendre soin de nous-mêmes.
Ceux qui persistent à détruire leur propre santé – en s’adonnant surtout à la consommation de substances dangereuses – devront assumer les conséquences de leurs actes. Nous devons sensibiliser davantage nos enfants et nos jeunes contre les dangers qui menacent leur santé, depuis l’école primaire.
Dans le domaine de l’éducation, nous avons également fait de nombreuses réformes et accompli beaucoup de choses, dont un taux d’alphabétisation très élevé, qui est aujourd’hui reconnu sur le plan mondial. Mais les résultats sont parfois un peu décevants, voire très décevants. Nous investissons beaucoup pour préparer nos jeunes à recevoir un enseignement supérieur et pour le monde du travail. Mais profitent-ils réellement de toutes ces opportunités que nous mettons à leur disposition ? Est-ce parce que l’éducation est gratuite que certains s’en moquent?
Où se trouvent leurs responsabilités ? Où est la responsabilité de leurs parents ? Nous devons nous pencher sérieusement sur toutes ces questions. L’expérience nous montre, malheureusement, que lorsque tout est gratuit, on l’apprécie parfois moins.
Monsieur le Président de la Chambre,
Chers compatriotes,
J’ai parlé plus haut du changement. Le progrès est souvent accompagné de prospérité. Mais il est également gros de changements et de défis. Nous devons donc y faire face et leur trouver des solutions sinon nous resterons à la traine.
J’ai à plusieurs reprises parlé d’une transformation majeure des Seychelles en une société du savoir où les cadres seychellois hautement instruits et bien formés occuperont les meilleurs et les plus hauts postes possibles. Je crois toujours en cette vision. Ce changement est en cours, même s’il ne se fait aussi vite que je l’aurais souhaité. Encore une fois, nous devons réévaluer notre système éducatif et notre formation professionnelle pour savoir si nous sommes en train de préparer correctement nos jeunes. Entre temps, j’ai décidé de donner une nouvelle impulsion à cette vision. Nous allons apporter un appui additionnel à nos enfants seychellois en leur accordant une subvention pour l’achat d’ordinateurs portables que seuls les étudiants du post secondaire ont jusque-là bénéficié.
J’ai instruit le Ministère des Finances de trouver les ressources nécessaires afin que ce ‘’programme’’ couvre aussi les étudiants de S5 à partir de janvier 2015. Cela va coûter environ 3, 6 millions de roupies pour un effectif d’environ 1 200 élèves. C’est le lieu pour moi de rappeler à ces élèves, qu’un ordinateur portable est un outil de travail, un outil d’apprentissage et de connaissances. Ils doivent en user à bon escient.
Un autre changement, c’est au niveau de notre éthique de travail. J’avais déjà insisté sur ce point dans mon message de Nouvel An. Nous devons adopter une approche plus professionnelle. Peu importe le niveau de notre fonction, nous avons un rôle important à jouer. Ce rôle s’accompagne d’une responsabilité à tenir. En fait, qu’attendons-nous d’un travailleur, qu’il soit du secteur public ou privé? Nous attendons de lui :
Chers compatriotes,
Juin a toujours été un mois spécial d’événements majeurs. Et cette année ne fera pas exception. En Juin prochain nous allons célébrer le cinquantenaire de l’existence du parti au pouvoir dont je dirige le gouvernement. Nous entendons célébrer ce Jubilé dans la joie, la sérénité et le respect de la diversité des opinions et des affiliations politiques.
Mais Juin, cette année, sera également témoin d’un nouveau symbole : un symbole puissant qui veut avant tout effacer les amertumes qui pourraient encore subsister dans notre société et consolider l’unité nationale.
Vous n’êtes pas sans savoir toute l’importance que j’attache à l’unité et l’harmonie de notre peuple. Cela me renvoie aux paroles du grand poète américain du 19e siècle, Longfellow, qui disait : « Toute votre force est dans votre union. Tous vos dangers sont dans la discorde. Soyez donc désormais en paix; et vivez ensemble comme des frères.»
Sans unité, sans tolérance et sans respect, tous les progrès que nous avons accomplis iront à vau-l’eau. Le pays sera déchiré par la violence, la haine et le mépris. Les exemples sont à cet égard trop nombreux dans le monde. Dans ce monde de turbulences, l’unité et l’harmonie sont les gages de notre survie. Elles sont les seules garanties de notre bien-être et notre bonheur. Ce faisant nous avons tous une part à jouer dans le renforcement de l’unité nationale.
En ce qui me concerne, je suis déterminé à le faire, et je sais que je peux compter sur tous les Seychellois de bonne volonte. Nous ne devons jamais oublier que l’unité de notre peuple est notre force et notre richesse. Le passé est consigné dans l’histoire. Tournons-nous donc vers l’avenir, vers l’avenir de nos enfants, l’avenir de notre pays. Mettons nous au travail dans la diversité de nos opinions pour une seule Seychelles. Pour notre Nouvelle Seychelles.
Chers frères et Sœurs seychellois,
Nous les Seychellois, nous sommes un peuple fier de ses appartenances, de sa culture, de ses réalisations, de sa place dans le monde. Notre vision est claire. Nous sommes aussi conscients que tout ce qui est durable ne peut se construire qu’au travers d’un engagement ferme pour le travail dur, et si seulement nous sommes déterminés à combattre tout ce qui peut exercer une influence négative sur nous et se poser en obstacle à notre progrès; si seulement nous acceptons de prendre nos responsabilités en main.
Monsieur le Président de la Chambre,
Chers Frères et Sœurs seychellois
Les Seychelles sont sur le bon chemin. Nous devons la maintenir sur cette voie. Et suivre notre parcours avec une détermination renouvelée.
Je vous invite donc, encore une fois, à vous joindre à moi pour assurer la responsabilité de l’avenir du pays. Rejoignez moi pour continuer à sauvegarder le bien-être et le bonheur de nos enfants et pour créer un meilleur système de santé et éducatif ! Venez avec moi pour créer une économie forte et récompenser le travail dur ! Rejoignez-moi pour combattre les fléaux qui affligent notre société ! Rejoignez-moi pour continuer à renforcer nos institutions démocratiques ! Rejoignez-moi pour continuer ensemble à bâtir une meilleure Seychelles que nous ferons briller dans le monde. Une nation unie et harmonieuse. Une Seychelles qui fait la fierté de tous ses enfants !
Que Dieu continue à bénir notre patrie !
Merci de votre attention!