Monsieur le Président James Michel
Monsieur le Président Mancham
Madame la Chef Juge
Monsieur le Président de la Cour d’Appel
Mesdames et Messieurs les Ministres
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions diplomatiques
Distingués Invités
Chers Frères et Sœurs Seychellois,
C’est en toute humilité que je m’adresse à vous aujourd’hui. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre aujourd’hui. Car c’est une nouvelle génération qui vient prendre la barre avec la génération précédente qui a mené la lutte pour l’indépendance nationale, bâti la nation seychelloise et créé une société moderne.
Je reconnais que pour arriver là où nous sommes aujourd’hui, beaucoup de monde ont travaillé dur et consenti d’énormes sacrifices. Nous sommes venus de loin, voire de très loin. Ce faisant, je leur exprime un Grand Merci. Au nom de la Nation seychelloise, je voudrais rendre un hommage au Président Mancham, au Président René et au Président Michel, pour le rôle de leadership qu’ils ont joué. Je voudrais saisir également cette occasion pour saluer le peuple seychellois pour la contribution qu’il a apportée pour faire des Seychelles ce qu'elles sont aujourd'hui.
Monsieur le Président Michel, cela fera exactement 31 ans ce mois-ci depuis que, Ministre de l’Education à l’époque, vous me donniez la chance de partager mes connaissances avec les enfants et les jeunes Seychellois. Merci Monsieur le Président de cette opportunité qui en a ouvert d’autres, non seulement pour moi, mais aussi pour des milliers d’autres jeunes de notre pays.
Durant notre parcours parsemé de multiples défis pour une petite nation comme la nôtre, j’ai appris avec vous que nous devons toujours gardé le regard fixé sur ce qui est plus grand que nous, c’est à-dire le bien-être de notre peuple et de notre pays.
Pendant votre présidence, les Seychelles ont connu une transformation économique sans précèdent. Vous avez durement travaillé pour offrir aux Seychelles la place qui est la leur dans le monde.
Avec le temps, beaucoup sera dit et écrit sur ce que vous avez fait pour les Seychelles et les Seychellois. Il est évident que votre œuvre continuera à être d’actualité par-delà le temps.
Aujourd’hui, après 39 ans de présence au Conseil des Ministres et douze ans comme Président de la République, je voudrais vous remercier pour votre don de soi, votre travail dur et votre dévouement au service du peuple seychellois. Je me joins à la Nation seychelloise pour vous souhaiter le meilleur pour votre retraite et pour que vous jouissiez de tout le respect que vous méritez.
Chers frères et sœurs Seychellois, je crois en notre Nation. Je crois en notre Seychelles. Je crois en une Seychelles à jamais unie, libre et fière.
Aujourd'hui, ces Seychelles que nous aimons tous, nous offrent une occasion extraordinaire de regarder l'avenir avec confiance et optimisme. Ces Seychelles auxquelles nous croyons tous, invitent chacun de nous à nous mettre ensemble pour surmonter les divergences et les obstacles qui nous divisent encore. Souvent, sans nous en rendre compte, nous devenons victimes de notre passé, et nous nous sentons pris au piège de la politique du passé. Je comprends ça.
Au cours de ces derniers 39 ans, les Seychelles se sont développées. Elles ont progressé. Pour beaucoup de nos concitoyens, le Gouvernement a beaucoup œuvré pour rendre leur vie heureuse. Par contre, il reste des frères et sœurs qui croient qu’il est la cause de leurs malheur et de leurs souffrances. A à ceux-là, je présente aujourd’hui mes sincères excuses.
Comme votre Président, je pense que pour que les Seychelles réalisent son unité nationale dans la plénitude du terme, nous devons nous engager dans un processus de réconciliation véritable.
Nous accomplirons beaucoup comme une Nation et un Peuple unis, si nous surmontons ce qui nous divise. Faisons de nos divergences politiques la force qui fait vibrer notre démocratie et non l’obstacle qui l’étouffe. Nous devons prendre la diversité de notre unité comme une nouvelle force qui renforcera l’unité nationale que nous recherchons pour notre Seychelles.
Chers frères et cher Peuple seychellois, les Seychelles sont plus grandes que nous. Notre drapeau national est plus grand que nous. Les Seychelles sont notre vraie patrie. Et dans cette Seychelles nous avons chacun une place.
Chacun de nous peut faire une interprétation différente des résultats électoraux. Mais ce qui est evident c’est que le peuple seychellois nous invite à dialoguer et à travailler ensemble. Telle est sa volonté. C’est dire qu’aujourd'hui, plus que jamais, nous devons travailler ensemble pour le bien de notre peuple et des Seychelles.
Je suis prêt à travailler avec la nouvelle législature. J’ai informé le Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Patrick Pillay, qu’en accord avec l’article 92 (1) de notre Constitution, je m’adresserai le mardi 18 octobre à la Chambre où j’ai dû reste commencé ma carrière politique, il y a 23 ans. Ce sera l’occasion pour moi de parler du programme de politique générale du gouvernement.
Chers frères et cher Peuple seychellois, je suis un produit du SPUP, ce parti des pauvres et des travailleurs qui a mené la lutte pour l’indépendance nationale. Nous n’avons pas encore réalisé l’intégralité de la vision qu’il avait conçue pour les Seychelles. Pour éliminer la pauvreté, le peuple doit être en effet au centre du développement des Seychelles. Les principes qui sous-tendront avec force l’application de notre programme de développement sont : la justice, l’égalité de chance, la justice sociale et la redistribution des richesses. Je mettrai tout en œuvre pour que notre politique reflète ces principes.
Cher frères et cher Peuple seychellois, je crois au principe de faire du bien à nos frères et sœurs. Si chacun à son tour fait du bien, la société tout entière en sortira heureuse. Pour cela, nous devons tous nous départir de la méchanceté, des actes malicieux et des insultes qui nous abaissent aux yeux du Créateur.
Je crois en une Seychelles dans laquelle aucun de nos citoyens ne sera laissé à l’abandon. Une Seychelles de compassion, une Nation respectueuse de la dignité de tout un chacun et où personne n’est au-dessus de la loi qui est appliquée à tous sans exception.
Je crois fermement dans un système de protection sociale universel qui est le socle du maintien de la cohésion sociale et l'harmonie, et qui reste la condition d’une paix durable.
Je crois dans une Seychelles où il y a de la place pour une coexistence des idées contraires et en tant que nation, nous sommes prêts à élargir les espaces pour que les idées et opinions différentes puissent être entendues et respectées. Et comme notre Constitution l’exige, nous allons assurer l'accès à l'information à nos citoyens.
Je crois en l'honnêteté, l'intégrité et la franchise. Si un citoyen pense qu’il a une plainte à faire ou détient la preuve d’une mauvaise conduite où la loi est enfreinte, ou bien les droits humains de son prochain sont violés ou abusés, il ou elle doit, sans crainte, en référer aux autorités compétentes afin que le droit soit rendu. Tous les citoyens doivent, à cet égard, assumer la responsabilité qui est la leur.
Je crois dans la force du travailleur seychellois et dans ses capacités à faire les Seychelles aller de l’avant. Je crois en la discipline, le travail dur, et une société où tout travail est apprécié et reconnu à sa juste valeur. Quelle que soit notre opinion politique ou notre croyance religieuse, que nous soyons dans les secteurs public ou privé, ce qui importe, c’est l’exécution correcte du travail dont la responsabilité nous incombe. Et nous devons le faire avec toutes les responsabilités qui en découlent. Comme employeur, le travailleur doit être payé selon son mérite et conformément à la loi. Et tous les travailleurs doivent être tous bien traités, sans exception. En ligne avec ça, le partenariat entre les secteurs public et privé et la société civile doit être plus dynamique. C’est seulement à travers un partenariat plus solide que nous pouvons avoir une plus grande prospérité partagée avec le peuple.
C’est ce dont je crois que je mettrai en pratique dans mon travail quotidien ainsi que dans la mise en œuvre du programme que nous avons conçu pour le peuple et pour les Seychelles.
Chers frères et sœurs Seychellois, pour que je parvienne là où je suis aujourd’hui, beaucoup d’entre vous m’y ont accompagné. Vous vous reconnaissez. Je sais ce que vous ressentez. Je suis un produit de ce que le SPUP projetait pour la jeunesse il y a 52 ans. Aujourd’hui, je vous dis merci ! Je remercie mes parents, ma mère Violet Samson et mon père Jean Faure, tous deux Seychellois. Ils m’ont bercé, m'ont fait grandir dans l'obéissance, le respect, la discipline et le travail dur. Je remercie mes deux frères et mes trois sœurs qui ont toujours été à mes côtés. Je remercie tout particulièrement ma famille qui m’a inlassablement assuré de son soutien indéfectible.
Je remercie le Père Lafortune pour tous les conseils qu'il m'a donnés quand j’étais enfant de chœur à l’Église d’Anse Royale.
Je salue la génération de jeunes de 1962, en particulier mes amis d’école et mes enseignants.
Chacun de nous a été inspiré par différentes personnes, par des personnalités différentes. Moi, je l‘ai été par le Président René. Aujourd'hui, je tiens à le remercier sincèrement, pour ses principes tels que la liberté et la justice sociale qui ont guidé notre lutte pour l'indépendance et la création d'une société plus équitable.
Comme Président de la République, je suis encore plus que jamais déterminé à créer cette société plus juste, encore plus fraternelle, encore plus unie, encore plus prospère et encore plus humaine. Aujourd'hui, je vous invite, frères et sœurs Seychellois, à vous joindre à moi, la main dans la main pour franchir la prochaine étape où, ensemble, nous militerons pour la paix et la liberté, et où nous resterons toujours unis et toujours ensemble.
Je demeure votre serviteur, prêt à servir le peuple Seychellois et les Seychelles.
Vive le peuple Seychellois!
Vive les Seychelles!